La crise qui couve au Parlement (NDLR : entre ses deux chambres) sur la désignation d’un nouveau juge à la Cour constitutionnelle fait la une de la plupart de journaux parus ce vendredi dans la capitale congolaise. Sur ce, le journal Africa News barre en manchette : « Bahati, sa lettre de réplique à Mboso ». Cet hebdomadaire qualifie ce qui se passe au Parlement de quiproquo parlementaire. Ce tabloïd indique que la question de remplacement des juges à la Cour constitutionnelle empoisonne les relations entre les deux chambres du Parlement. Selon la Constitution, signale Africa News, sur les 9 juges composant cette Haute cour, 3 sont désignés par le Conseil supérieur de la magistrature, 3 par le président de la République et 3 autres par les deux chambres du Parlement, à savoir le Sénat et l’Assemblée nationale. Cet hebdomadaire rappelle qu’à l’issue du tirage effectué tout récemment, le Président de la République et le Conseil supérieur de la magistrature devront chacun désigner un membre en remplacement des juges Kaluba et Funga.
La Prospérité cne change de chapitre et cite Modeste Bahati, qui rejette en bloc les accusations de Christophe Mboso ! Ce quotidien revient sur le président du Sénat qui, à son tour, reproche son collègue de l’Assemblée nationale d’avoir sali son honneur et sa crédibilité pour des raisons qu’il ignore. Ce journal note également que cette dénonciation du numéro un de la chambre haute du Parlement est consécutive à une précédente correspondance lui adressée par le président de l’Assemblée Nationale, le 23 mai courant et dans laquelle ce dernier qualifiait l’attitude de Bahati de pratique « non républicaine qui ne permet nullement la parfaite collaboration interinstitutionnelle entre les deux Chambres du Parlement.
ECONEWS signale l’entrée en scène du caucus des députés et sénateurs de la Mongala qui viennent de proposer leur candidat en la personne du député Léon Mondole originaire de la même province que le juge Mongulu T’Apangane. Une démarche, estime cet hebdomadaire, qui complique davantage l’équation aussi longtemps que le candidat désigné a beau être membre de l’Union sacrée de la Nation, il n’est pas certain qu’il emporte les suffrages de la majorité des parlementaires. Parmi les conséquences de cette crise institutionnelle, Econews indique le renvoie aux calendes grecques du congrès alors prévu initialement lundi 23 mai. Ce journal redoute que ce fâcheux contretemps ait de profondes répercussions dans la cohésion de la majorité présidentielle, et plus particulièrement dans la recherche du consensus autour des projets des réformes et des lois préalables à la tenue des élections de 2023.
Le journal l’Avenir précise que Modeste Bahati pas prêt à céder à la pression de son collègue Christophe Mboso. Pour étayer son argumentaire, le président du Sénat fonde sa démarche sur le remplacement d’un juge de la Cour Constitutionnelle décédé en plein mandat conformément aux articles 7 et 8 de la loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle. Dans les colonnes de ce quotidien, Modeste Bahati explique qu’ «au nom du bicaméralisme parlementaire constitutionnellement reconnu au Parlement congolais; le sens éthique, la complémentarité et l’équité interinstitutionnelle commandent le respect strict de droits et obligations reconnus à chaque Chambre ».
Evoquant ce dossier, La République parle de la cacophonie entre Mboso et Bahati. Le président de l’Assemblée nationale, rapporte ce quotidien, a appelé son homologue du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, à favoriser la tenue du Congrès afin que ce dernier puisse se prononcer sur la question du choix du juge constitutionnel qui doit être pourvu par le Parlement. De son côté, indique ce tabloïd, la chambre haute du Parlement s’appuie sur l’équilibre institutionnel pour justifier sa position. Selon le cabinet du président du Sénat, seul son candidat doit prévaloir en ce qui concerne le remplacement du juge Mongulu dès lors que ce dernier avait été promu à ce poste par la chambre haute du Parlement, et que les autres juges désignés par l’Assemblée nationale sont toujours en poste à la Cour constitutionnelle, signale ce journal. Il précise également que le point de vue du Cabinet de Bahati a été partagé par le doyen des sénateurs, Édouard Mokolo wa Mpombo, dans sa réponse à l’invitation de ses collègues parlementaires de l’espace Grand Équateur pour la réunion qui a abouti, dimanche dernier, à la désignation de Léon Mondole.