« C’est une illusion de penser que l’on pourrait rapidement fermer la mission onusienne en RDC », a déclaré mercredi 6 février le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Dans une interview accordée à RFI, il a salué la volonté de coopération mutuelle entre les Nations unies et la RDC ainsi que le dialogue entamé avec le nouveau président congolais.
« Nous avons déjà entamé un dialogue avec le nouveau président. Je crois qu’il y a une volonté mutuelle de coopération. Il faudra éventuellement revoir ledispositif qui existe en République démocratique du Congo. Les grands problèmes qui se posent sont surtout à l’Est, mais je crois que ce serait une illusion de penser qu’on pourrait rapidement fermer la mission. Je crois qu’il y a encore un travail à faire en étroite coopération avec les autorités et le peuple congolais », a affirmé Antonio Guterres.
En septembre 2018, l’ancien président Joseph Kabila avait appelé au retrait de la MONUSCO présente en RDC depuis 2000.
« Vingt ans après le déploiement des forces onusiennes dans mon pays, et en raison de leurs résultats largement mitigés au plan opérationnel, mon gouvernement réitère son exigence du début effectif et substantiel du retrait de cette force multilatérale », avait argumenté Joseph Kabila, à la 73esession de l’Assemblée générale de l’ONU.
Pour Antonio Guterres, la RDC connait encore des difficultés économiques, politiques et sociales énormes, y compris sécuritaires notamment dans l’Est du pays et qu’il faut coopérer avec les autorités pour aider le pays à sortir de ces difficultés.
« Gouvernement inclusif »
Le secrétaire général de l’ONU devra se rendre d’ici lundi 11 février à Addis-Abeba (Ethiopie) pour participer au sommet de l’Union africaine. Ces assises doivent réunir les chefs d’Etat et de gouvernement africains. Ce sommet aura entre autres particularité, l’accueil du nouveau président de la RDC, Félix Tshisekedi.
António Guterres dit attendre de lui, « un service dévoué à la cause du peuple congolais. »
« Le peuple congolais a beaucoup souffert et souffre encore. Regardez ce qui se passe dans l’Est du pays, avec tous ces groupes armés, les violences contre les femmes, les enfants, Ebola… », fait-il observer.
Pour le secrétaire général de l’ONU, il faudra un gouvernement capable d’être inclusif, de rallier tous les Congolais.
« Un gouvernement capable de créer les conditions pour que le pays puisse surmonter les difficultés politiques, économiques, sociales, et puisse trouver une stabilité qui permette de trouver une solution aux problèmes du pays »,souhaite Antonio Guterres.
Il pense « qu’indépendamment de ce qu’il s’est passé, il y a aujourd’hui une situation établie et il faut […] coopérer avec le Congo et ses autorités pour aider le pays à sortir des difficultés énormes qu’il connaît encore. »