Félix Antoine Tshisekedi, en sa double qualité de Chef de l’Etat de la République Démocratique du Congo et de 2me vice-président de l’Union Africaine, est en visite officielle en Namibie depuis hier mardi 26 février 2019, en compagnie de son épouse, auprès de son homologue Hageu Geingob, qui est en même temps président en exercice de la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique Australe). On laisse entendre que leurs entretiens devraient porter sur des questions de coopération bilatérale mais aussi de sécurité et de développement (agriculture, pêche, énergie, eau, libre circulation des personnes et des biens à travers la SADC). Son agenda prévoit également une rencontre avec une icône de la lutte de libération des peuples d’Afrique restés sous domination coloniale après la vague des indépendances des années ’60, le patriarche Sam Nujoma.
En marge de son séjour à Windhoek, il s’est exprimé, devant la presse, sur certaines questions de brûlante actualité au pays. Interrogé au sujet des allégations de corruption des députés provinciaux, appelés à élire les sénateurs et les gouverneurs de provinces à la fin du mois de mars, il n’a pas caché son intention d’initier une réflexion, au niveau du Parlement, pour un changement de mode de vote de cette catégorie d’élus. A son avis, l’unique moyen d’éradiquer le monnayage de ce type d’élections est de permettre au souverain primaire d’élire directement les sénateurs et gouverneurs de provinces.
En résumé, le Chef de l’Etat est favorable, à l’instar de nombreux compatriotes indignés et scandalisés par les mœurs des « grands électeurs » que sont les députés provinciaux, à l’instauration du suffrage universel direct, comme c’est déjà le cas pour les élections du Président de la République, des députés nationaux et des députés provinciaux eux-mêmes.
Parlant de la corruption, il a rappelé qu’elle est inscrite, dans son programme d’action, parmi les antivaleurs à éradiquer en priorité, afin de favoriser l’assainissement de l’environnement politique, économique et administratif national.
Tous les prisonniers politiques seront libérés
L’autre sujet qui fâche abordé par le Chef de l’Etat, à partir de la capitale namibienne, est celle de la décrispation du climat politique , avec en point de mire la libération de tous les prisonniers politiques et le retour au pays des exilés politiques. Il a répété ce qu’il avait déjà promis dans son discours d’investiture, ainsi que dans ses rencontres avec la diaspora congolaise Luanda, Nairobi, Brazzaville et même Addis-Abeba, lors de sa première participation à un sommet de l’Union Africaine, à savoir que tous les prisonniers politiques et d’opinions seraient très bientôt libérés.
Mais, le Président de la République a tenu à préciser que le calendrier sera déterminé au cas par cas. Selon lui, le tout va dépendre des procédures à mettre en œuvre tantôt pour les bénéficiaires de la grâce présidentielle, tantôt pour ceux dont les dossiers seraient vides et qui seraient éligibles à une libération immédiate.
Félix Tshisekedi a tenu à rassurer l’opinion nationale que quelle que puisse être la durée que prendrait l’examen de différents cas, tous les prisonniers politiques seraient libérés dans les tout prochains jours.
Il est permis de croire qu’avec ce nouvel engagement du Chef de l’Etat, le dossier des prisonniers et exilés politiques va être bientôt clos de manière définitivement, conformément à son vœu de faire de la RDC un Etat de droit, qui ne devrait plus héberger des prisonniers politiques ou entretenir des exilés politiques. On peut signaler, dans ce créneau, la fermeture de tous les amigos des services spéciaux, aussitôt après son investiture et l’élargissement automatique de tous les détenus qui y séjournaient en toute illégalité.