À l’issue de « l’ultime » dérogation de 72 heures accordée par l’Assemblée nationale aux confessions religieuses pour qu’elles s’harmonisent sur le choix du remplaçant de Corneille Naanga à la tête de la centrale électorale, aucune unanimité n’est trouvée. Face aux six autres confessions religieuses qui ne jurent que sur le choix porté sur leur candidat Kadima, l’Église Catholique et l’Église protestante campent sur leur position : tout le monde sauf Kadima. Le désaccord !
Le porte-parole de la CENCO, l’abbé Donatien Nshole évoque des « preuves palpables » qui accompagnent la candidature de Kadima dont « des menaces, des intimidations et tentatives de corruption avec 100 000 USD à l’hôtel Béatrice ou une jeep ». Pour la CENCO qui rappelle le communiqué conjoint signé par la majorité de confessions religieuses pour dénoncer des menaces, les Pères des Églises qui ont fait volte-face « ont cédé aux pressions politiques ».
« La candidature de Kadima a été accompagnée des menaces et des intimidations. Là c’est une preuve palpable. Il vous souviendra que nous avons tous signé un communiqué conjoint, le 23 juillet, dénonçant des menaces autour du travail qu’on faisait et c’était pour la personne de Kadima. Et bizarrement les personnes qui étaient menacées, qui ne pouvaient même pas passer la nuit chez eux ont changé d’idées du jour au lendemain c’est-à-dire qu’ils ont cédé aux pressions. Deuxièmement c’est une candidature qui a été accompagnée de tentatives de corruption. Imaginez qu’un religieux vieux chez un autre : écoutez, c’est le candidat du Chef, la jeep est là. Si vous voulez, c’est fait. Vous comprenez ça ? », explique-t-il.
Et à l’abbé Nshole de renchérir : « un autre religieux vient sans gêne dit : bon, celui-là était dans un bon sentiment et a dénoncé dans une plénière du fait que quelqu’un l’a approché pour lui faire une proposition de 100 milles dollars à l’Hotel Béatrice s’il soutenait ce candidat là ».
Technicité oui mais éthique non
L’Église catholique dit ne pas s’opposer à la technicité du candidat Kadima. Élaborant des critères de sélection du remplaçant de Corneille Naanga, l’abbé Nshole explique qu’ils avaient en plus de critères techniques, établi aussi des critères d’éthique. Aux regard de « preuves palpables » étayées, la CENCO évoque « un minimum d’éthique dont les religieux doivent tenir compte ».
« Nous sommes des religieux. Il y a quand même un minimum d’éthique dont nous devons tenir compte. Et nous même en élaborant les critères de sélection, il y avait de critères techniques sur ce plan là, personne ne reproche à Kadima sa technicité mais il y a le volet éthique. Et une autre preuve, quand on s’est bloqué, curieusement ce sont les acteurs politiques qui soutiennent le candidat Kadima qui sont venus vers l’ECC pour leur faire pression pour qu’elle se désolidarise de la CENCO », fait savoir le porte-parole de la CENCO expliquant le pourquoi de leur opposition à la candidature de Kadima.