Les prix des biens de première nécessité sont en hausse dans le Kongo-Central, depuis la fermeture de la frontière avec l’Angola, en mars 2020, à la suite de la Covid-19. Dans un entretien accordé mercredi 24 juin 2020 à Radio Okapi, les commerçants déclarent que les produits provenant de l’Angola qui étaient vendus à vil prix au marché transfrontalier de Lufu sont devenus invisibles sur le marché.
A ce jour, les commerçants qui avaient constitué de stocks font de la spéculation. Ils multiplient par deux, voire par trois les prix de certains biens, se désole la population.
A titre d’exemple, le paquet de couches à usage unique pour bébé de marque Pampers se vendaient, avant la fermeture de la frontière, à 7 000 Fc (3,5 USD). 2 pièces étaient proposées à 500 francs congolais, soit une pièce à 250 Fc (.0,12 USD). Aujourd’hui, plus de vente en paquet. Et la pièce coûte à présent 400 Fc (0,20 USD).
Le bidon d’huile de palme de 5 litre autrefois vendu à 9 000 Fc (4,61 USD) coûte actuellement 15 000 Fc (7,6 USD). Le litre d’eau de javel a plus que doublé de prix en trois mois, passant de 1 000 (0,51 USD) à 2 500 Fc (1,2 USD).
Le prix de carburant n’est pas en reste. Chez les revendeurs appelés “kadhafi” dont l’essence provient d’Angola, le litre se négocie à 2 000 Fc (1,02 USD) au lieu de 1 200 Fc (0,61 USD) avant la fermeture des frontières. Une situation qui a occasionné la hausse du prix de la course à moto pour les petites distances, passant de 500 à 1000 Fc.
D’après le service de la migration œuvrant à Lufu, du côté de l’Angola, la frontière s’ouvre pour 12 heures du temps tous les jours, mais les commerçant Angolais ne peuvent pas traverser, et vice-versa, car à la rive de la RDC, l’état d’urgence se poursuit.
Mais pour se ravitailler en marchandises, à Matadi, certains commerçant affirment, qu’ils accèdent à la rive Angolaise grâce au pot de vin qu’ils donnent à certains agents des services publics œuvrant dans cette frontière.
La population du Kongo-Central secouée par la conjoncture actuelle, redoute une accentuation de la pénurie des biens de première nécessité si l’état d’urgence sanitaire proclamée en mars par le Chef de l’Etat continue à être prorogé.