Les journaux parus vendredi 8 juillet a Kinshasa commentent abondamment la reprise des combats entre FARDC et M23 au Nord-Kivu, au lendemain de la tripartite RDC-Rwanda-Angola.
« Alors qu’il est à la base d’une provocation contre les positions FARDC à Rwanguba, dans le territoire de Rutshuru, ce groupe terroriste (M23) dit avoir été attaqué à Kabindi, sans riposter. Le porte-parole du Mouvement ethnique, d’après le dernier qualificatif de Paul Kagame lors de l’une de ses sorties médiatiques avant Luanda, avait auparavant justifié cette provocation. Willy Ngoma donnait peu de chance au cessez-le-feu décidé en leur lieu et place », rapporte La Tempête des Tropiques.
Selon le journal, Kagame doit passer un mauvais temps avec la démission de Boris Johnson, Premier ministre britannique. Ce dernier a séjourné dernièrement à Kigali pour un Sommet de Commonwealth, en depuis des réprobations de certains pays membres, jugeant le Rwanda irrespectueux des valeurs cardinales de cette organisation internationale.
Pour La République, « la solution à cette guerre dépasse largement les compétences du président rwandais, simple pion de la maffia internationale. Si bien que, outre ses préoccupations opportunistes, Paul Kagame porte les revendications de ses maîtres nichés dans la sphère des multinationales liées à l’exploitation des minerais précieux. C’est là justement les limites de la diplomatie dans ce dossier, dont la meilleure formule aurait dû être, pour l’Etat congolais, des discussions directes avec les vrais agresseurs. »
Les différents rendez-vous fixés et à prendre ne seraient pas moins que la distraction, la poudre aux yeux, présage le tabloïd.
EcoNews analyse les conclusions de le tripartite RDC-Rwanda-Angola. « La ’’Feuille de route’’ stipule que le M23 doit se retirer de ses positions actuelles. Au même moment, comme un pied de nez, Kagamé lance ses troupes et leurs supplétifs M23 à l’assaut de la base militaire de Rumangabo », constate le journal, avant de poursuivre :
« Un casse-tête en perspective pour le général angolais à la tête d’un énième mécanisme de vérification qui vient se greffer sur celui, existant, que la RDC partage avec… le Rwanda. »
Quoi qu’il en soi, L’Avenir relaie les assurances du ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, lors d’une conférence de presse coanimée avec le porte-parole du Gouvernement : « Nous allons gagner ». Et ce, en dépit « des provocations du M23 qui est comme un fantôme armé jusqu’aux dents. En réalité, dit-il, la reprise des hostilités est justifiée par le fait qu’on veut maintenir le pays dans une situation d’ingouvernabilité, on veut créer des espaces de libre exploitation illégale de nos ressources naturelles et on veut bloquer le processus de Nairobi. Comme pour dire que la volonté des agresseurs, c’est de nous affaiblir et ne pas nous permettre de nous organiser », poursuit le journal.
Au-delà de la volonté de restaurer la paix dans l’Est de la RDC à travers des voies diplomatiques, renchérit La Prospérité, le Gouvernement de la République, sous impulsion du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ne compte ni s’appuyer sur un conciliabule, ni non plus sur une quelconque autorisation particulière de la part des organisations sous-régionales en vue de la défense de l’intégrité territoriale face aux attaques de tous les rebelles et de leurs alliés. Car, d’ailleurs, les FARDC demeurent très engagées au front.