L’heure de la clarification a sonné au sein de la plate-forme électorale « Lamuka », qui avait soutenu Martin Fayulu, un des candidats malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018. Pendant que ce dernier s’investit dans une sorte de campagne postélectorale permanente visant à fidéliser l’électorat jusque, manifestement, à l’horizon 2023, plusieurs de ses anciens alliés sont en train de prendre leurs distances.
Gabriel Kyungu wa Kumwanza et Christophe Lutundula ont été tranchants en soulignant qu’ils ne sentaient plus concernés par la lutte pour la « vérité des urnes » car le souverain primaire avait déjà porté son dévolu sur le Chef de l’Etat actuellement en fonctions, Félix Antoine Tshisekedi. A leur avis, « Lamuka », en tant que plate-forme électorale, ne devrait survivre au-delà de la présidentielle. Par conséquent, tous ceux qui pensent devoir rester sous son label devraient, s’ils tiennent à sa mutation comme plate-forme politique, se conformer aux prescrits de la Loi portant création, organisation et fonctionnement des partis et regroupements politiques.
Les choses se sont davantage clarifiées lors du point de presse animé le mardi 26 février 2019 par Pierre Lumbi, ancien directeur de campagne de Fayulu et vice-président de « Ensemble », la plate-forme politique chère à Moise Katumbi, opposant présentement en exil. Il a tranché, net, que la bataille pour la vérité des urnes avait montré ses limites. C’est le même orateur qui a suggéré la tenue d’une rencontre entre leaders de « Lamuka » pour redéfinir son statut et ses objectifs.
Une vérité saute de plus en plus aux yeux : plusieurs sociétaires de « l’Ensemble » tiennent à éviter toute confusion entre leur plate-forme politique, reconnue et agréée par le ministère de l’Intérieur, et « Lamuka », une association momentanée sans existence légale. Il n’y a plus l’ombre d’un doute que Gabriel Kyungu, Christophe Lutundula, José Endundo, Jean-Bertrand Ewanga et autres, qui ont chacun sa « base », n’ont nullement envie de se mettre derrière un candidat malheureux à la présidentielle de 2018, capable de leur faire ombrage en 2023.
Même s’ils ne le disent pas encore, on voit mal Moise Katumbi, patron de «
Ensemble » et Jean-Pierre Bemba, chef du MLC (Mouvement de Libération du Congo), continuer à faire la publicité de Martin Fayulu jusqu’en 2023. Il est presqu’acquis que dans les jours et semaines à venir, ces deux leaders de l’Opposition vont s’afficher de moins en moins sous le label de « Lamuka ».
Ainsi donc, la bataille du marketing politique, en prévision des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales de 2023, a commencé aussi bien pour ceux qui se réclament encore de cette plate-forme électorale que ses dissidents. On ne sera pas étonné d’assister, d’ici là, à de nouvelles rectification de positions et propos, voire à un nouveau feuilleton de reniements de l’appartenance de certains à Lamuka. L’objectif serait, pour chaque leader qui compte, de ne pas servir de marcher pied à Martin Fayulu, comme c’était le cas en décembre 2018.