Le feuilleton de la CENI continue d’alimenter la chronique. Les journaux parus mardi 19 octobre à Kinshasa prédisent de « fortes turbulences » dans le ciel politique congolais.
L’Avenir publie la réaction de Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, président national de l’Union des démocrates socialistes (UDS), et coordonnateur national du Regroupement politique tshisekediste, a l’entérinement du nouveau Bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) :
« Comme l’Assemblée Nationale, en tant qu’arbitre, a sifflé la fin de ce match palpitant, nous avons tous l’obligation patriotique et morale de préparer les échéances électorales de 2023 dans la paix et la sérénité afin de sortir notre pays du sous-développement imputable à notre classe politique, toutes tendances confondues ».
Pour lui, le nouveau président de la CENI doit s’estimer heureux parce qu’un débat démocratique, transparent et contradictoire a précédé son entérinement par l’Assemblée nationale.
En revanche, La Prospérité publie l’intégralité d’une déclaration politique du Front commun pour le Congo (FCC), qui « dit non au forcing et exige le consensus » dans la désignation du nouveau président de la CENI. ‘‘Rien ne pourra passer sans consensus’’. Les députés FCC « disent NON à tout assujettissement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI); suite au défaut de consensus au sein de la Sous-composante Confessions religieuses de la Composante Société civile; et, l’absence des signatures du PV de désignation par le Présidium de la susdite Sous-composante de la Société civile constitué de la CENCO (Président) et de l’ECC », rapporte le quotidien.
C’est ainsi que l’éditorialiste de Le Potentiel présage de « fortes turbulences » dans le ciel politique congolais, au regard de certains faits concrets, comme « ces appels opportunistes de l’opposition et de certains pasteurs catholiques et protestants à la mobilisation générale pour faire barrage au fonctionnement d’une Céni dirigée par Denis Kadima. Des appels clairs à la déstabilisation des institutions ».
Le journal cite également ces bruyantes menaces de rupture de cohésion au sein de l’Union sacrée par un éventuel retrait d’Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.
« Les faits, c’est aussi la conjonction suspecte des évènements, en particulier la hausse des prix sur le marché, la radicalisation de la grève dans les écoles catholiques, la surenchère des kabilistes revanchards. Les faits c’est, enfin, cette soudaine campagne de diabolisation médiatique à l’encontre du président Tshisekedi », poursuit le quotidien.
Forum des AS rapporte que l’abbé Donatien Nshole redoute le retour au MPR parti-Etat. « Tout bien considéré, on se demande si l’UDPS, parti noyau de l’USN, serait aujourd’hui, en train d’adorer ce qu’il a brûlé pendant les trois décennies de sa lutte. En tout cas, on attendait tout du parti présidentiel sauf la continuité, la perpétuation des antivaleurs qu’elle a dénoncées sous Mobutu et sous Joseph Kabila », note le quotidien.
Là où le bât blesse, poursuit le tabloïd, c’est le fait que certains dignitaires de l’actuel régime, sans retenue ni gêne, puissent justifier les mêmes antivaleurs, en évoquant le régime Kabila. Pas donc étonnant de les entendre dire : “Sous Joseph Kabila, ça se faisait aussi”. Bon sang ! Si tel est le cas, alors l’alternance tant réclamée en termes de gestion de la chose publique, n’aura donc été qu’un leurre. A défaut, une hallucination ».