Les journaux parus lundi 27 septembre à Kinshasa commentent abondamment la position exprimée la Félix Tshisekedi notamment sur la loi relative à la nationalité congolaise initiée par Noël Tshiani ainsi que sur les blocages dans la désignation des animateurs de la CENI.
Le Potentiel analyse l’interview accordée la semaine dernière par le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, à la Voix de l’Amérique (VOA). « Au sujet de la proposition de la loi sur la « Congolité » connue également sous le nom de la loi « Tshiani », Félix Tshisekedi n’a pas mâché ses mots pour renvoyer cette proposition de loi à ses initiateurs. À tout prendre, Tshisekedi n’en veut simplement pas », rapporte le journal.
Concernant le processus électoral, Félix Tshisekedi a rappelé aux confessions religieuses leur responsabilité avant de menacer de soumettre la question à l’Assemblée nationale, eu égard à son statut de garant du bon fonctionnement des institutions de la RDC.
Sur une autre question aussi sensible qu’est l’état de siège en vigueur dans les provinces de l’Ituri et dans le Nord-Kivu, le président s’est voulu intransigeant. « L’état de siège ne sera levé que quand les circonstances qui l’auront motivé disparaîtront », a lâché le chef de l’Etat, cité par le tabloïd.
Le quotidien Le Journal note aussi que le chef de l’Etat ne veut pas du tout de la loi Tshiani. « Ce réquisitoire de Félix Tshisekedi ajouté à cela la non prise en compte de cette proposition au début de la session de septembre au Parlement, font dire aux observateurs de la politique congolaise que désormais, la loi Tshiani serait « un mort-né ». Et si l’on était en matière de droit, l’on dirait : recevable, mais non fondé », commente le tabloïd, avant d’interroger l’auteur du texte : « Connaissait-il la position du Chef de l’État ? Avait-il été rassuré par Mike Hammer ? »
En tout cas Moïse Katumbi et son clan se sont curieusement tus depuis un certain temps, « alors qu’à l’annonce du dépôt de cette proposition de loi par Nsingi Pululu à l’Assemblée nationale, le fils d’Etienne Tshisekedi avait été traité de tous les noms d’oiseaux par ceux qui lui attribuaient aujourd’hui à tort, la paternité de ce projet de loi. Vont-ils faire amande honorable ? Car Fatshi a dit ouvertement ce qu’il en pense ».
L’Avenir indique que tout le monde attendait son implication dans le processus de désignation des animateurs de la CENI. « Cette fois-ci, Tshisekedi est resté dans son standing de « fils du sphinx ». La jurisprudence Malonda n’a servi à rien. Le garant de la nation est resté au milieu du village ».
Pas d’injonctions à donner, mais il appartient à Mboso d’interroger la plénière souveraine. « Si oui, le train continue sa marche ; et si non, les religieux vont devoir reprendre les discussions. Ainsi en a décidé « l’arbitre ». Pas de rencontre spéciale à accorder à une frange minoritaire », poursuit le quotidien.
La frange minoritaire est constituée des églises catholique et protestante, explique La Prospérité :
« Entre blocage et calcul politique des uns des autres, la CENCO et l’ECC quant à elles, en désaccord avec les chefs de six autres confessions religieuses que compose la plateforme, avaient sollicité une audience pour rencontrer le Président de la République. Hélas ! Ils auraient reçu une suite de non-recevoir ».
Le journal cite par ailleurs Félix Tshisekedi : «J’ai rencontré la CENCO et l’ECC, mais j’ai refusé leur invitation, vous vous imaginer il y a six contre deux, quelle position puis-je prendre là-dedans ?… Ce n’est pas une affaire politique, je le redis encore, c’est une affaire religieuse, donc ce n’est pas mon affaire, avant cela on citait à tort le conseiller autour de moi qui aurait menacé ou influencé, je n’ai rien vu de tel, je ne préfère pas me mouiller dans ces affaires-là».
Sur cette question de la CENI, fait remarquer l’éditorialiste de Forum des AS, « le Président n’entend pas descendre dans l’arène. Il reste au- dessus de la mêlée. Le chef de l’Etat n’est pas prêt à interférer dans un processus dans lequel il n’intervient qu’à la fin. C’est-à-dire à l’étape ultime d’investiture du candidat des dignitaires religieux que l’Assemblée nationale aura adoubé ».
Sur le papier, poursuit le journal, personne ne saurait faire grief au locataire du Palais de la nation et de la Cité de l’Union africaine. Pour le coup, le Président est à cheval sur la “division du travail” consacrée par la Constitution.
Le Président de la RDC refuse de s’immiscer dans un dossier entre les mains de l’Assemblée nationale,renchérit La Tempête des Tropiques, « obligée de s’assumer par rapport à l’évolution de la situation. Fatshi n’a nullement recommandé le retour à la table des négociations, comme semblent l’insinuer certains esprits. Il n’est pas pour tel ou tel candidat ».