Le procès sur les massacres de Yumbi est confirmé pour devant la haute Cour militaire le 26 mai à Kinshasa. 89 personnes seront appelées à la barre, selon les sources de ACTUALITE.CD. Environ 70 sont détenus à la prison de Ndolo.
Des militaires et des policiers sont aussi parmi les personnes concernées. L’enquête pre-juridictionnelle a bénéficié de l’appui des services de l’ONU.
Pour rappel, les attaques étaient déclenchées en décembre 2018 suite à un différend à propos de l’enterrement d’un chef coutumier Banunu. Ces incursions selon l’ONU avaient suivi des schémas remarquablement similaires. Caractérisées par leur violence et leur rapidité, elles n’ont laissé que peu de temps aux victimes pour fuir. Les attaques étaient dirigées par des villageois Batende équipés d’armes à feu, notamment de fusils de chasse, de machettes, d’arcs, de flèches et d’essence, et ciblaient les villageois Banunu. Les victimes ont été attaquées dans les rues, chez elles et alors qu’elles tentaient de fuir.
L’enquête de l’ONU avait conclu que les crimes répertoriés à Yumbi pouvaient constituer des crimes contre l’humanité, de meurtre, de torture, de viol et d’autres formes de violences sexuelles, ainsi que de persécution. Le rapport souligne que la violence a été facilitée par l’absence d’action de l’État pour la prévenir, soulignant que « les autorités provinciales semblent avoir manqué à leur responsabilité de protéger la population ». En dépit de signes évidents de tensions et de risques de violence accrus, aucune mesure n’a été prise pour renforcer la sécurité avant les attaques.