Reçu hier par Félix Tshisekedi, Renier Nijskens a annoncé la réactivation du reste de l’enveloppe budgétaire alloué à la coopération.
Il souffle un bon vent doux, dans les relations entre la RD Congo et ses partenaires traditionnels. Si, en termes de coopération, il y a eu un avant Fatshi, il y aura, sans conteste, un après. Le tout avec un trait d’union qui s’appellerait la coopération RD Congo-Etats-Unis d’Amérique ou RDC-Royaume de Belgique, version Félix Tshisekedi. Rien à voir avec le sujet d’une recherche scientifique.
Après la présidentielle du 30 décembre dernier, la collaboration entre la RD Congo et ses partenaires offre un nouveau paysage. Un décor qui se décline en termes de dégel. Après Washington, début avril dernier, voici donc la Belgique qui se signale au travers d’une importante mission conjointe, conduite par l’ambassadeur Renier Nijskens (l’envoyé spécial de la Belgique pour la région des Grands Lacs) – le même- et le Général-major de l’armée belge, Philippe Boucké (l’aide de camp de sa majesté le Roi).
Dès lors, le statut de ces deux personnalités renseigne suffisamment sur le sens même de la mission belge en RD Congo. Hier mardi 14 mai, les deux délégations belges (civile et militaire) ont été reçues par le Président Félix Tshisekedi. Au sortir de leur entretien, Renier Nijskens a déclaré que les échanges avec le nouveau Chef de l’Etat congolais ont essentiellement porté sur la redynamisation de la coopération entre les deux capitales. A savoir Kinshasa et Bruxelles.
Des signes du dégel
Parmi les engagements pris hier, figurent la réouverture du Consulat général de la Belgique à Lubumbashi, la réactivation régulière des lignes aériennes de Brussels Airlines Kinshasa-Bruxelles. Ce qui est déjà fait. De son côté, le Général-Major Philippe Boucké a déclaré que leur présence dans la capitale rd congolaise est motivée par l’engagement du Royaume de Belgique à reprendre la coopération militaire avec son ancienne colonie.
A en croire le diplomate belge, cette consolidation doit commencer par la réactivation des acquis antérieurs. Entre autres, la réactivation des lignes aériennes Kinshasa-Bruxelles. Et dire qu’il existe des faits notables que l’Etat congolais avait déjà posés en prélude à cette reprise de coopération. En l’occurrence, la réouverture de la Maison Schengen à Kinshasa. Fermée à l’issue d’une décision du Gouvernement congolais le 24 janvier 2018, la Maison Schengen a été rouverte au terme d’un accord signé le 22 février 2019 entre Kinshasa et Bruxelles.
Opérant désormais sous le nouveau label de “Centre européen des visas”, l’ex-Maison Schengen est une sorte de consulat européen géré par la Belgique pour traiter les demandes de visas des ressortissants congolais, au nom de 18 pays européens.
Dans le même temps, Kinshasa avait autorisé la Compagnie aérienne Brussels Airlines à effectuer à nouveau sept liaisons hebdomadaires entre Kinshasa et Bruxelles. C’est donc le lieu de rappeler que la réouverture de la Maisons Schengen, au mois de février dernier, s’inscrivait dans le cadre de la promesse du nouveau président congolais, Félix Tshisekedi, lors de sa campagne électorale en novembre 2018.
Vivement une coopération gagnant-gagnant
Après publication des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 30 décembre dernier en RDC, les Occidentaux n’ont plus que faire au combat pour la “vérité des urnes”, que continue à mener le candidat Lamuka, Martin Fayulu. Bien au contraire.
Ces pays, qui se comptent parmi les partenaires traditionnels de la RD Congo, commencent à se raviser. En tête de peloton, les Etats-Unis qui, lors de la première visite officielle de Félix en avril dernier, n’avaient pas tari d’éloges à l’endroit de leur hôte. Ce, avant de promettre une collaboration dans tous les domaines entre Kinshasa et Washington.
Que ce soit le cas des Etats-Unis ou celui du Royaume de Belgique, des spécialistes notent des signes de normalisation des relations avec la RD Congo. Rien de fortuit. Le tout se passe sous le régime de Félix Tshisekedi. Que le même Occident, qui avait adoubé l’ancien président Joseph Kabila, pour le relâcher par la suite, trouve ce jour l’opportunité de relancer la coopération, d’aucuns estiment que ce n’est pas une mauvaise chose.
Pourvu que la souveraineté de la RD Congo soit respectée. Pourvu aussi que la RD Congo gagne quelque chose. A condition également que cette reprise de la coopération ne soit pas un coup donné aux relations entre la RD Congo et ses autres partenaires comme la Chine, dont les résultats sont palpables.
Bref, autant la RD Congo doit protéger ses relations avec ses partenaires traditionnels, autant cette reprise ne doit se faire au détriment de ses nouveaux partenaires. En d’autres termes, la RD Congo ne doit pas se laisser embrigader dans la guerre des puissances planétaires.
Aujourd’hui que la RD Congo est en voie de reprendre sa coopération avec ses anciens partenaires, il se fait qu’à l’ère et à l’heure de la mondialisation, d’autres nouveaux acteurs internationaux, non des moindres, se sont ajoutés. Cas de la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, la Turquie, la Corée du Sud. Et au niveau africain, des pays comme l’Afrique du Sud et le Maroc ont une offre faite d’expertise dans des domaines comme les bâtiments, l’assurance, les banques, l’agriculture susceptible de créer une base de coopération win-winOn devra donc tenir compte de cette nouvelle donne.