Au total 5 élèves du collège Saint Georges, à Kinshasa, filmés en pleins ébats sexuels ont été non seulement exclus de leur école mais également interdits d’être réinscrits dans d’autres écoles en RDC. Une décision jugée « inacceptable » par une certaine opinion.
Après l’apparition, dimanche 6 septembre 2021, des séquences de vidéos pornographiques tournées par 5 élèves du collège Saint Georges situé dans la commune de Kintambo, dans la capitale congolaise, le préfet de l’école a convoqué, mardi 7 septembre, une réunion du conseil de discipline extraordinaire pour statuer sur le cas de « ces immoraux ».
La sentence est implacable ces cinq élèves de 3ème année littéraire filles et garçons sont définitivement exclus du collège. En plus, ils sont interdits de se faire réinscrire dans d’autres écoles sur toute l’entendue du territoire de la République démocratique du Congo. Cette décision a été prise sur instruction du ministre de l’Enseignement primaire secondaire et technique (EPST), Tony Mwaba, qui était aussi présent lors de la lecture de cette décision.
Pour le préfet de Saint Georges, ces élèves ont terni l’image de marque de son école. « Nous voulons que les autorités tant scolaires que judicaires mettent la main sur cette bande d’immoraux », a lancé le préfet en conclusion de sa décision disciplinaire.
De son côté, le ministre de tutelle, appuie la décision de l’école. Il a même promis d’aller plus loin en déposant le dossier de ces « délinquants mineurs » entre les mains de la justice qui, dit-il, a plus de marge des manœuvres pour une prise en charge pénale. « Ils [élèves] ont transformé le milieu scolaire en un site hollywoodien de tournage des films même pornographiques », peste le ministre Tony Mwaba.
Bien que ces sextapes aient soulevé la clameur publique à Kinshasa, plusieurs voix ont ensuite contesté la sanction de l’école et du ministère de tutelle jugée « sévère », y compris certains médias. « Tony Mwaba fait du populisme », écrit carrément à sa Une le journal Congo Nouveau, ce mercredi 8 septembre. Ce tabloïd estime qu’en excluant définitivement ces élèves du système éducatif, le ministre a oublié « royalement » la responsabilité de l’Etat dans l’avenir de ces enfants.
“Mettre une croix sur l’instruction des élèves est très grave”, a réagi Benjamin Sabue, président national du Mouvement d’action des jeunes (MAJ), une branche de l’Association pour le bien-être familial et naissance désirable (ABF/ND). Pour cet acteur de la société civile, le ministre et l’école ont poussé le bouchon plus loin dans leur sanction. « L’éducation est un droit inaliénable. Exclure les élèves de l’école oui, mais les radier de toutes les écoles de la RDC est inacceptable”, a-t-il ajouté dans une interview donnée au site spécialisé Santesexuelle.cd.
Sur la toile, à Kinshasa, la polémique enfle. Le débat se prolonge désormais autour de ces sanctions.