Homme d’affaires et engagé dans les mouvements citoyens, Sindika Dokolo observe et participe à sa manière à la vie politique congolaise. Actif, à travers notamment son mouvement citoyen Le Congolais debout », il s’est illustré à la dernière lutte droite de la lutte pour l’alternance et il donne ses impressions plus d’un mois après l’investiture de Félix Tshisekedi comme président de la République.
« La crise de légitimité est là puisqu’on a une personne en tout cas, ou un certain nombre de personnes qui remettent en cause le résultat de l’élection. Nous, en tant que société civile, nous avons déploré la mauvaise organisation des élections, nous étions déjà en train de la dénoncer avant en disant qu’il y a des mécanismes de stratégies qui avaient été créés par le pouvoir afin justement de ne pas laisser s’organiser de vraies bonnes élections et pour pouvoir essayer de toujours jouer un rôle de maintenir une forme de pouvoir de nuisance », dit-il.
A côté de la qualité des élections, Sindika Dokolo voit des signaux forts de la part du nouveau Chef de l’Etat.
« Nous saluons d’un autre côté le fait qu’il y a eu des signaux très forts qui ont été envoyés par le nouveau président notamment dans l’annonce des cent jours. On a le sentiment qu’il y a une vraie volonté d’assumer les responsabilités et il y a un nouveau pacte républicain qui est célébré entre la population congolaise et le nouveau président qui, très clairement, est organisé autour des principes fondateurs forts que sont le renforcement de l’Etat de droit, plus de prisonniers politiques, les exilés doivent rentrer », constate t-il.
« C’est un message qui est très fort et on espère que le plus rapidement possible ce sera traduit dans des faits et il a pris des engagements concrets avec des dates en disant : ça c’est mon programme de cent jours, les actes que je compte poser ; deuxièmement il y a un vrai souci du social avec des engagements qui étaient très concrets. Là encore, ce n’est pas évident parce qu’effectivement ça suppose des moyens mais déjà le fait que la volonté politique soit là, c’est important », note t-il.
Il revient également sur la question des droits de l’homme. S’il loue la volonté de ne pas voir s’instaurer une politique de chasse à la sorcière, il insiste pour que la justice qui doit faire son travail.
« Il y a un autre aspect qui, je pense très important, c’est que là où nous, la société civile, étions un peu inquiet dans l’idée qu’il y avait un accord politique parce que le président entendait que c’était important qu’il y ait une transition pacifique. Ce qui n’est pas mauvais en soi, mais nous avions dit que ça ne pouvait pas être fait au coût de la justice. Donc ce n’était pas possible qu’on dise que sous prétexte qu’il fallait une transition pacifique qu’il y avait l’impunité. De ce point de vue-là, les premiers signaux qui sont avancés par le pouvoir sont importants. Il a dit qu’il n’y aura pas la chasse aux sorcières mais il est clair que les méthodes du passé ne peuvent pas continuer et qu’il peut y avoir aucun citoyen qui peut être privé du droit de demander justice ou réparation pour des dommages ou de sévices qu’il aurait subis. Donc ça, je pense que ça va dans un sens qui est positif. Jusqu’ici le président de la République nous étonne positivement », précise t-il.